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Several young caribou run across a vast open field in The Arctic National Wildlife Refuge of Alaska.

Protection de l’Arctique

May 5, 2020

La réserve faunique nationale de l’Arctique, symbole de l’exploration et l’un des endroits les plus reculés du monde, mérite toute notre attention.

À l’occasion de la Semaine de la Terre, nous revenons sur l’expédition 2019 effectuée par six jeunes créateurs dans ce paysage vaste et magnifique, menée par l’athlète de notre équipe et défenseure de l’Arctique, Kit DesLauriers.

Pour ces créateurs, il ne s’agissait pas simplement une première expédition : ce fût une visite saisissante de la réserve de l’Arctique et de son lien avec les changements climatiques et les droits de la personne.

 

LA NOUVELLE GÉNÉRATION D’EXPLORATEURS

 

Lieu qui abrite la plus grande variété de faune et de flore du Nord circumpolaire, territoire des peuples autochtones Gwich'in et Inupiat, et ce que certains appellent la « dernière grande réserve » non exploitée de pétrole aux États-Unis, la réserve faunique nationale de l’Arctique est menacée. L’Alaska a toujours été un lieu privilégié pour The North Face. En 1972, nous avons envoyé notre première expédition entièrement commanditée dans la chaîne de Brooks, afin de protester contre un projet de pipeline dans la région. Nous y sommes souvent retournés au fil des ans, mais maintenant qu’elle est à nouveau menacée, nous avons entrepris ce voyage spécial afin d’aller à la rencontre du territoire et du peuple liés à la réserve.

Une grande harde de caribous traverse une zone peu profonde de la rivière Hulahula par temps couvert en Alaska.
Caribous traversant la rivière Hulahula dans la réserve de l’Arctique.

La réserve de l’Arctique, qui recèle 19,6 millions d’acres de toundra et de montagnes magnifiques, représente un symbole pour les explorateurs du monde entier. Il s’agit également d’un territoire sacré pour le peuple Gwich’in, qui a un lien avec le caribou – leur principale source de nourriture et un mode de vie – depuis des milliers d’années. D’autres animaux sauvages vivent là, notamment des ours polaires et plus de 200 espèces d’oiseaux migrateurs provenant de tous les continents. Ce territoire est également l’épicentre des changements climatiques; les températures dans l’Arctique augmentent à un rythme deux fois supérieur à celui du reste de la planète. Le pergélisol qui se trouve dans l’Arctique renferme de grandes quantités de carbone et le relâche dans l’atmosphère en fondant.

Une disposition pour ouvrir la réserve de l’Arctique à l’exploitation pétrolière a figuré dans le projet de réforme fiscale de 2017 comme source de nouveaux revenus d’un milliard de dollars US pour le gouvernement fédéral américain dans le but d’aider, dans une faible mesure, à compenser les mesures fiscales de 1,5 billion de dollars US. Ce territoire public, qui appartient en parts égales à tous les Américains, est protégé depuis des générations et est tombé dans l’oubli depuis plus de dix ans. Beaucoup de jeunes grandissent aujourd’hui sans même connaître ce qu’ils lui doivent. Une étude menée pour The North Face par Ypulse, un organisme de recherche axé sur les jeunes, révèle que 68 % des Américains de la génération Z ignorent les menaces qui touchent la région.

Une vue à vol d’oiseau d’une rivière frayant son chemin dans le paysage rocheux de la réserve de l’Arctique.
Une vue à vol d’oiseau de la réserve de l’Arctique.

Afin de sensibiliser les jeunes Américains et d’autres personnes à ce problème, six jeunes créateurs, notamment un comédien sur YouTube et une artiste qui fait de la peinture à l’huile dans le Bronx, se sont joint à l’athlète The North Face et défenseure de l’Arctique Kit DesLauriers pour participer à une expédition dans la réserve. Pour la plupart des personnes de ce groupe, il s’agissait d’une première expérience de plein air et de camping, loin de chez eux, dans l’un des derniers endroits les plus reculés des États-Unis.

 

UN MOT DES EXPLORATEURS

Kit DesLauriers, athlète The North Face, debout au bord de l’eau, le soleil à l’horizon.
Kit DesLauriers, skieuse de haute montagne et athlète The North Face, @Kitdski

Kit DesLauriers : « La science nous dit que les températures augmentent deux fois plus vite dans la réserve de l’Arctique que dans d’autres endroits de notre pays, et chaque fois que je suis dans cette réserve, je vois quelque chose de nouveau qui me prouve à quel point cela est vrai. Ce qui m’a le plus frappé lors de ce voyage, c’est que même si certains changements s’effectuent progressivement, lorsque vous êtes aussi prêt que nous l’étions, à camper à proximité des caribous migrateurs, il est beaucoup plus facile de comprendre les effets directs des changements climatiques sur la population locale, les animaux et le paysage. La protection de la réserve de l’Arctique me passionne en raison non seulement de ses paysages magnifiques, mais également de son rôle pour l’avenir, lequel aura assurément une incidence sur nous tous. »

Portrait de Julie Fisher-Salmon, défenseure des droits autochtones et des Gwich'in, souriant avec une tuque sur la tête.
Julie Fisher-Salmon, défenseure des droits autochtones et des Gwich'in, @Juliansley

Julia Fisher-Salmon : « Il s’agissait de mon premier voyage pour apprendre à connaître ce territoire considéré comme le lieu sacré où la vie commence. Sa beauté et sa pureté m’ont procuré un sentiment d’humilité. Je suis heureuse d’avoir eu l’occasion de m’approcher du territoire de mes ancêtres, qui sert aussi de zone de mise bas, car les Gwich'in sont connus comme le peuple des caribous. »

Portrait de Maia Wikler, écrivaine et activiste pour la justice climatique, souriant et le regard détourné de l’objectif.
Maia Wikler, écrivaine et activiste pour la justice climatique, @MaiaReillyW

Maia Wikler : « Je considère cela comme un problème de droits de la personne, c’est une question de survie spirituelle, culturelle et physique. Si le forage est autorisé ici, de nombreuses communautés seront coupées de leur source de nourriture la plus fiable et cela affectera leur sentiment d’appartenance. À mon avis, il s’agit de la plus grande injustice à l’égard des droits de la personne. Beaucoup de membres et d’aînés de la communauté m’ont dit que la survie des Gwich’in dépendait de la survie de la harde de caribous de la Porcupine. La réserve et les caribous constituent la base de leur identité, de leur bien-être et de leur vie. Protéger la plaine côtière signifie protéger la souveraineté autochtone. Il est temps de se trouver du bon côté de l’histoire. La biodiversité colossale de cette planète représente la diversité dont ce mouvement a besoin, la preuve que chaque être humain peut faire une différence. Les puissants liens qui unissent une communauté sont cruciaux et ne devraient pas être brisés par des décisions politiques. »

Portrait de l’artiste visuelle Monica Hernandez, qui regarde directement l’objectif, avec des montagnes en arrière-plan.
Monica Hernandez, artiste visuelle, @Monicagreatga

Monica Hernandez : « L’Arctique est très éloigné et très différent de chez moi, de n’importe quel endroit où je suis allée, mais cela ne veut pas dire que ça ne me touche pas. En ayant la chance de visiter la réserve, d’y mettre les pieds, de pouvoir comprendre les problèmes non seulement environnementaux, mais également sociaux et politiques, j’ai commencé à réaliser que nous étions tous liés à ce territoire et tous responsables de sa préservation. L’apprentissage des bases vous donne les outils nécessaires pour passer à l’action. Il y a des personnes qui consacrent leur vie à cette lutte, qui sont toujours en première ligne. Et en écoutant leurs récits, j’avais l’impression d’entendre un secret terriblement important, que l’on ne m’avait jamais dit et que je n’avais peut-être jamais cherché à connaître. C’est dur de réaliser que vous n’êtes pas aussi utile que vous pourriez l’être, car le fait de fermer les yeux sur ce qui se passe peut vous épargner le malaise de sentir que le monde s’écroule autour de vous; mais on peut aider de différentes façons. Votre engagement peut être direct, comme vous rendre sur place, mais il peut aussi se faire à distance, en vous informant, en signant des pétitions ou en interpellant des élus. Chaque geste compte et il n’est pas trop tard pour apprendre et devenir un allié. »

Portrait de Nathan Zed, personnalité YouTube et comédien, devant le soleil couchant.
Nathan Zed, personnalité YouTube et comédien, @Nathanzed

Nathan Zed : « Nous avons essayé de traverser la rivière à minuit lors du solstice d’été, le jour le plus long de l’année qui offre 24 heures d’ensoleillement en Alaska. Le soleil était rouge sang. Dans une journée de 24 heures, les quatre dernières sont consacrées à ce coucher de soleil qui semble ne plus jamais vouloir finir, une des plus belles choses que j’ai jamais vues. Cependant, j’ai compris plus tard que ce spectacle venait de la fumée d’incendies proches. Nous avons, à maintes reprises, vécu un moment de beauté, tout en faisant face aux effets du danger imminent qui menace cet endroit. Il est absolument surréel de se retrouver à un endroit qui survit depuis des milliers d’années et de savoir qu’il risque de changer complètement au cours de la prochaine décennie. Ce voyage m’a donné la chance d’apprécier la beauté de la nature, mais il m’a aussi offert l’occasion de prendre un engagement : aider à préserver ce que je vois pour les générations futures. »

FR_CA Site Translations FR_CA Site Translations 100% 10  Portrait du photographe et conteur Aundre Larrow, souriant et regardant au loin, sous un ciel bleu. Screen reader support enabled.      		  Portrait du photographe et conteur Aundre Larrow, souriant et regardant au loin, sous un ciel bleu.
Aundre Larrow, photographe et conteur, @Aundre

Aundre Larrow : « Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’effet de notre présence temporaire sur un environnement aussi intact. Notre présence de quelques jours avait suffi à modifier le sol où nous campions. Le sol avait également changé à l’endroit où se trouvaient les motoneiges à Fort Yukon. Si nous restions assis sans bouger assez longtemps, les animaux passaient tout près de notre campement. Nous étions des visiteurs chez eux. Le fait de se trouver là-bas m’a fait reconsidérer les choses et m’a fait prendre conscience que nous, en tant qu’humains, avons la responsabilité de comprendre notre incidence sur notre environnement commun. »

FR_CA Site Translations FR_CA Site Translations 100% 10  Les membres de l’expédition examinent une carte, sont debout dans leur campement, observent des oiseaux avec des jumelles et partagent un repas. Screen reader support enabled.      		  Les membres de l’expédition examinent une carte, sont debout dans leur campement, observent des oiseaux avec des jumelles et partagent un repas.
Repas au campement près de la plaine côtière de l’Arctique.